Focus sur le composant à analyser : tableaux de bord

Comme c’est le cas pour l’ensemble des dimensions, un composant du système d’information numérique (SIN) est plus particulièrement considéré pour analyser une dimension donnée. Ce qui n’exclut pas que les autres composants puissent enrichir l’analyse de la dimension. Dans le cas de la présente dimension, le composant principal est un ou un ensemble de tableaux de bord produits par le SIN étudié.

Remarque préalable : qu’est-ce qu’un tableau de bord ?

Le terme « tableau de bord » est employé avec des acceptions assez diverses.
Dans certaines organisations, en particulier publiques, ce terme est employé pour désigner aussi bien des états de situation sous forme de statistiques, que des tableaux permettant de suivre l’atteinte d’un ensemble d’objectifs.
Dans la méthode ISIDOR, le terme « tableau de bord » renvoie à ce second type de tableau. Il devra en principe comprendre pour chaque indicateur le rappel de l’objectif qu’il mesure, indiquer les valeurs hors normale, comparer avec les valeurs d’une période antérieure, etc.
Dans le cas où aucun tableau de bord au sens strict n’est issu du SIN étudié, mais qu’il existe de « simples » tableaux de situation comportant un ensemble de données, ISIDOR analysera bien entendu ces tableaux.

Influence des tableaux de bord sur la prise de décision

La façon dont le problème est représenté (phase Intelligence du processus de prise de décision de Simon) exerce une influence majeure sur la décision qui sera prise au final. Dans certains cas de décisions peu ou pas structurées (qui sont celles qui ont souvent l’impact le plus important sur la vie et le destin de l’organisation), la représentation du problème détermine totalement la décision finale.
En conséquence, les tableaux de bord, composés d’« abrégés du bon » et d’« abrégés du vrai »1, par la représentation synthétique de la situation dont ils donnent ainsi une image, sont susceptible de guider très fortement la phase Intelligence.
Pour préserver les capacités d’innovation de l’organisation, il est donc essentiel qu’ils puissent inclure des visions alternatives, des représentations plurielles des objets et des valeurs importants pour l’organisation.
Enfin, les tableaux de bord doivent être adaptés aux différents niveaux de décision. Il serait en particulier très dommageable pour l’organisation que des décisions de haut niveau (tactiques ou stratégiques) soient prises sur la seule base d’indicateurs a posteriori (qui ne mesurent que la performance passée, mais ne donnent pas d’indication sur la possible performance future).

Notes et références

  1. Selon les élégantes formules de Michel Berry (Berry M. (1983) Une technologie invisible ? L’impact des instruments de gestion sur l’évolution des systèmes humains, Centre de recherche en gestion (CRG) de l’École Polytechnique, Paris