Focus sur les composants à analyser : tableaux de bord et dictionnaire des données
Comme c’est le cas pour l’ensemble des dimensions, un composant du système d’information numérique (SIN) est plus particulièrement considéré pour analyser une dimension donnée. Ce qui n’exclut pas que les autres composants puissent enrichir l’analyse de la dimension. Dans le cas de la présente dimension, le composant principal est un tableau de bord ou un ensemble de tableaux de bord produits par le SIN étudié. Un composant secondaire peut être en outre considéré : le dictionnaire des données (général, ou celui du SIN analysé).
Les tableaux de bord sont principalement composés d’indicateurs, « abrégés du bon » et parfois d’informations servant à éclairer une situation (« abrégés du vrai »1 ). Comme l’écrit Dominique Lorrain (2006)2 , les indicateurs « présupposent des catégorisations […] qui finissent par être intériorisées », ils « contribuent alors à forger le sens commun qui, en retour, renforce leur robustesse ».
Indicateurs et informations présents dans les tableaux de bord concernent les objets (au sens large) et les valeurs que l’organisation considère importants, qui doivent être mesurés et suivis. Les conventions à l’origine de leur calcul et de leur mise en contexte expriment des valeurs et des représentations qui vont avoir force de norme pour la vie de l’organisation.
Les tableaux de bord peuvent être ainsi considéré comme des « abrégés du SI », particulièrement porteurs de sens.
Un autre composant du SI doit être, dans la mesure du possible, également consulté : le dictionnaire des données (au moins celui des bases de données du SIN analysé). Un dictionnaire des données est une collection centralisée de métadonnées (informations sur les données) sur les données d’un ensemble de bases de données. Y sont notamment décrits leur signification, leurs relations avec d’autres données, leur origine, leur utilisation, leur format, leur plage de valeurs…
Le dictionnaire des données offre ainsi une vue assez complète de la partie numérisée du langage de l’organisation.
Notes et références
- Selon les élégantes formules de Michel Berry (Berry M. (1983) Une technologie invisible ? L’impact des instruments de gestion sur l’évolution des systèmes humains, Centre de recherche en gestion (CRG) de l’École Polytechnique, Paris).
- Lorrain D. (2006) La dérive des instruments. Les indicateurs de la politique de la ville et l’action publique, Revue française de science politique, vol. 56, n° 3, p. 429-455.